Pollution atmosphérique : il est urgent d'agir pour protéger les citoyens

Publié le par J. JAMET

La qualité de l'air nous concerne tous : la pollution atmosphérique a de multiples effets nocifs sur la santé.

Un non-respect de la réglementation préoccupant pour la santé de la population

Une directive européenne de 2008 impose aux États membres de surveiller la qualité de l'air ambiant et de respecter des valeurs limites de concentration de polluants. Depuis plusieurs années, la Commission européenne menace la France (et d'autres pays) de lourdes amendes pour dépassement récurrent de ces valeurs limites.

Le 31 janvier 2018, le commissaire européen Karmenu Vella a réuni les ministres de l'environnement des États en infraction. Dans une déclaration publiée après la réunion, il rappelle qu'en Europe "400 000 personnes meurent encore prématurément chaque année à cause d'une incapacité majeure, généralisée, à résoudre le problème, tandis que beaucoup d'autres souffrent inutilement de maladies liées à la mauvaise qualité de l'air". Il demande aux États de "s'attaquer avec toute la célérité qui s'impose à ce problème qui met nos vies en péril". Il ajoute : "la protection des citoyens doit devenir une priorité essentielle de tous les gouvernements, de tous les ministres concernés". Il en va de la crédibilité des institutions vis-à-vis des citoyens.

Pour faire face à ce défi et répondre à l'injonction du Conseil d’État, de nouvelles mesures doivent être adoptées dans les différentes zones concernées par la non-conformité avec les directives européennes. Cela se traduit par l'élaboration, d'ici fin mars 2018, de "feuilles de route Air".

Une feuille de route pour améliorer la qualité de l'air à Montpellier

La zone de Montpellier est concernée pour le dioxyde d’azote. La carte établie par ATMO Occitanie, en charge de la surveillance de la qualité de l'air sur la région, montre clairement la concentration excessive en dioxyde d’azote (NO2) à proximité des principaux axes routiers (dont l'A9).


 

Pour élaborer la feuille de route, le préfet de l'Hérault a mis en place un comité de pilotage. En outre une consultation des acteurs concernés et du public est organisée jusqu’au 15 février 2018 via un questionnaire en ligne.

La contribution de la CLCV

La CLCV représente les consommateurs et habitants au sein du comité de pilotage "Feuille de route Air" pour la zone de Montpellier. Nous avons présenté plusieurs pistes de réflexion pour améliorer la qualité de l'air et réduire l'exposition des habitants. Pour prendre l'exemple des transports (principale source d'émission de NO2 dans la zone de Montpellier), nous avons notamment mis l'accent sur les points suivants :

La CLCV soutient les actions en faveur de la mobilité durable. Elle encourage la promotion des modes actifs de déplacement (marche, vélo), ce qui suppose de garantir la sécurité des usagers.

Il faut aussi réduire la pollution générée par le transport routier de marchandises, en particulier sur l'autoroute A9. Sur la section la plus fréquentée de l'A9 (Gallargues-Lunel), on dénombre en moyenne 13 700 poids lourds par jour en 2016. Depuis des années, les pouvoirs publics s'engagent à développer le report sur d'autres modes (ferroviaire, maritime, fluvial). Cela figurait déjà dans la décision de 2006 consécutive au débat public sur les transports dans la vallée du Rhône et sur l’arc languedocien.

La qualité de l'air doit être prise en compte dans les documents d'urbanisme. Par exemple, aucune construction (à usage d'habitation, établissements recevant du public sensible dont les enfants) ne devrait être édifiée dans les zones les plus exposées à la pollution (notamment à proximité des axes routiers les plus pollués).

 

Voir aussi nos articles :

La feuille de route sur la qualité de l'air de Montpellier

Réunion du comité de suivi sur l'air de Montpellier

Suivi de la qualité de l'air à Montpellier

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