Logement HLM : nos actions

Publié le par Bernard Garnier

En cette fin d’année, comme tous les ans, les administrateurs locataires de la CLCV sont amenés à voter les budgets des organismes HLM, notamment les augmentations de loyers.

Pourquoi, partout où nous siégeons, nous avons dit non à l’augmentation des loyers donc voter contre les budgets 2020 ?

Parce que la hausse des loyers proposée est de 1,53% de plus alors les APL ne sont revalorisées que de 0,3%, c’est-à-dire une charge supplémentaire de 1,23% pour les ménages parmi les plus pauvres de nos concitoyens. Cette mesure de désindexation des APL fait gagner à l’État en 2018, 2019 et 2020 1,2 Milliard d’euros. Somme importante prise directement dans les poches des locataires. Elle arrive après la baisse de 5 euros en 2017 des APL soit encore une économie de 400 millions toujours sur les mêmes personnes.

Que dire encore sur la réduction de loyer de solidarité, RLS, c’est joli ce mot de loyer de solidarité, mais au fait comment cela marche : L’État pour les locataires HLM verse moins d’APL en contrepartie les loyers sont diminués d’autant par les bailleurs. Un moins, un plus :  le locataire s’en sort bien alors pourquoi ne pas être d’accord ?

Qu’à cela ne tienne, je vais vous en donner deux raisons :

La première est simple le paiement de l’APL c’est L’État et donc, il diminue sa participation, il fait une économie sur son budget. Mais qui compense, ce sont les bailleurs sociaux. Alors me direz-vous les associations de défense des locataires devraient être heureuses rien n’est pris cette fois dans le portefeuille des locataires. Mais voilà, nous savons aussi calculer dans notre association, la question est de savoir : mais à quoi pouvait servir cet argent ? Chez les bailleurs principalement à trois choses : entretenir, réhabiliter et construire. Une partie des loyers des locataires est affectée à ces trois actions. Maintenant que L’État a fait ce tour de passe-passe d’un 1 milliard d’euros en moins sur les budgets tous les ans de 2018 à 2022. Quand l’argent vient à manquer, c’est moins d’entretien, moins de réhabilitation ou repoussée à plus tard et moins de construction qui ne verront jamais le jour. Çà et là nous voyons apparaitre des lignes supplémentaires à notre loyer pour payer les réhabilitations, ce sont finalement les locataires qui paieront la diminution des APL.

La deuxième raison est dans l’absence d’une grande partie des logements de cette politique, avez-vous remarqué que pas un seule fois, je n’ai parlé de logement privé. En effet, seules les personnes dans des logements HLM ont été visées par ces mesures. Les propriétaires privés sont complètement passés au travers de cette histoire. Ils peuvent continuer à augmenter les loyers sans trop de limites.

Nous ne comprenons pas l’acharnement du gouvernement sur le modèle Hlm, pourquoi mettre en place une politique si dure vers ce secteur qui loge les populations les plus déshéritées de ce pays. Pourquoi remettre en cause ce modèle que beaucoup de pays européens nous envient, même l’Allemagne et l’Angleterre après une politique ultra-libérale reviennent vers un financement public du logement social.

Le temps du logement est un temps long. Nous devons nous occuper d’urgence des constructions à venir si aujourd’hui et dans les prochains mois le budget de la nation ne s’oriente pas à nouveau sur la construction, les prochaines années seront difficiles parce que nous préparons une pénurie de logements.

Publié dans Logement

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